La croissance sans précédent de la finance islamique à l’échelle mondiale en a fait un secteur pesant 3 060 milliards de dollars. La part des banques islamiques est d’environ 69 %, tandis que les marchés de capitaux islamiques représentent 30 % et que le Takaful détient moins de 1 % de parts de marché. Au sein des marchés de capitaux, les Sukuk représentent plus de 25 % des parts de marché et restent le secteur le plus développé et le plus actif. Cependant, d’autres produits des marchés de capitaux islamiques doivent être développés, en particulier le marché des actions islamiques (dont certains ont été introduits dans certains pays), qui peut jouer un rôle important dans le développement global du secteur de la finance islamique à l’échelle mondiale.
La taille du secteur de la finance islamique au Pakistan est également estimée à plus de 42 milliards de dollars à la fin du premier trimestre 2022. La croissance exponentielle de la finance islamique au Pakistan pose, entre autres défis, des problèmes de renforcement des capacités et de sensibilisation pour les régulateurs des marchés financiers.
Le marché des capitaux islamiques au Pakistan connaît un regain d’intérêt pour les émissions de Sukuk et la croissance des fonds communs de placement islamiques, des fonds de pension et des Fonds d’investissement immobilier (REIT). Des institutions non bancaires telles que les Modarabas, les sociétés de financement du logement, les sociétés de microfinance et d’autres sociétés offrant des services financiers islamiques, y compris les opérateurs Takaful et fenêtre Takaful (guichet Takaful), font leur entrée dans le secteur des services financiers islamiques au Pakistan. Ensemble, elles complètent le système financier islamique nécessaire dans le pays, ouvrant ainsi la voie à l’islamisation de l’économie.
En outre, dans un arrêt récent de la Cour fédérale de la Charia du Pakistan (FSC), il a été jugé que « le Riba ou l’intérêt est interdit dans l’islam, y compris dans les transactions bancaires », et il a été ordonné aux gouvernements fédéral et provinciaux de procéder aux modifications législatives nécessaires dans les lois contestées afin de mettre ces lois ou dispositions législatives en conformité avec les injonctions de l’islam d’ici le 31 décembre 2027. Le gouvernement pakistanais a également constitué un comité directeur chargé de fournir des orientations stratégiques concernant la mise en œuvre de l’arrêt de la FSC.
Récemment, la Commission pakistanaise des opérations boursières et des valeurs mobilières (SECP) a publié un rapport diagnostique complet sur la finance islamique non bancaire au Pakistan, à la suite duquel un plan d’action global a été élaboré afin de traiter les questions clés, de prendre des mesures stratégiques importantes et d’ouvrir la voie à la transformation du système financier islamique dans le pays, conformément à l’exigence constitutionnelle et à l’arrêt de la FSC susmentionné.
Conférence ICM :
Dans ce contexte et compte tenu du besoin croissant de développer les marchés de capitaux islamiques à l’échelle mondiale, l’AAOIFI organisera une conférence annuelle consacrée aux marchés de capitaux islamiques. La première de ces conférences sera organisée en collaboration avec la Commission pakistanaise des opérations boursières et des valeurs mobilières (SECP) et se tiendra à Islamabad en mai 2023. Le thème de la première conférence sera « Le développement des marchés de capitaux islamiques avec l’achèvement de l’écosystème : innovation, croissance et transformation». La conférence réunira des partenaires locaux, notamment la Bourse du Pakistan, la National Clearing Company, la Central Depository Company, AI Meezan Investments, l’IBA-CEIF et d’autres gestionnaires de fonds islamiques, des opérateurs Takaful, des institutions Modaraba, le secteur des entreprises et des institutions financières non bancaires.
Il est prévu d’inviter des dignitaires des secteurs public et privé, notamment la Banque centrale du Pakistan (SBP) et le ministère des Finances, le Conseil d’investissement, les institutions bancaires islamiques, le marché des capitaux islamiques et le secteur du Takaful, ainsi que des représentants nationaux de la Banque asiatique de développement (BAD), de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI). Au niveau international, des délégués de l’AAOIFI, du Conseil des services financiers islamiques (IFSB), du SC Malaysia, du BNM Malaysia, de l’INCEIF, de l’IsDB, de l’ISRA, du CMB Turkey, du SEO Iran, etc. pourraient également être invités.